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Biographie d’Erick Berville dans Les Échos

Portrait d’Erick Berville, président de FINAXY Group, paru dans Les Échos.


Dans le vaste bureau parisien d’Erick Berville, chaque objet semble doté d’une âme, d’un passé. Au mur, trois majestueux trophées de zèbre, de grand koudou et d’oryx dévisagent les visiteurs : le patron de FINAXY Group les a ramenés d’une chasse en Afrique. Il y a aussi des croquis de léopard, deux tableaux de lions et une pale de DC3 Dakota qui a traversé le ciel africain. Car s’il est né en Normandie, il y a cinquante-deux ans, c’est en Afrique que cet assureur a grandi, aux côtés d’un père, ingénieur chez Elf qui lui a appris à chasser.

Les battues, aujourd’hui, Erick Berville les assure, comme d’ailleurs le matériel de pêche, l’horlogerie, les voitures de prestige et les motos de collection, les animaux de compagnie et plusieurs autres niches, sur lesquelles il a positionné FINAXY qu’il a fondé en 2008, et qui se hisse, aujourd’hui, dit-il, au dixième rang des courtiers généralistes français, grâce, notamment, aux risques industriels.

Les chasses, ce fin limier les organise aussi, pour ses clients, ses partenaires ou ses amis, dans les campagnes françaises ou les pays lointains. Et même, cet homme de réseaux les recommande. Sur une étagère, se dresse « le tout premier guide des meilleures chasses de France », détaille Erick Berville, non sans fierté. Un ouvrage annuel qu’il signe dès 2007, aux côtés d’Olivier Dassault et avec le concours du Bottin Gourmand. Dans la foulée, l’entrepreneur a lancé deux sites Web, où chasseurs et pêcheurs confient leurs astuces, notent leurs expériences. « C’est notre TripAdvisor », sourit-il.

Pilote de voitures de course

Enfin la chasse, ce dirigeant qui fut, entre 2004 et 2007, vice-président d’April Group, s’en inspire, y compris, en affaires. Et Erick Berville d’évoquer l’importance de l’instinct, de la ténacité, de la patience, voire de l’humilité. L’adrénaline, aussi, omniprésente dans les deux mondes : « L’approche d’un animal dure plusieurs jours. Il faut apprendre la retenue, réfléchir, identifier la cible et toujours prendre du recul », raconte le PDG de FINAXY, qui s’apprête à acquérir un courtier francilien. « Il y a une éthique : il faut tirer pour tuer, jamais pour blesser, poursuit ce père de deux enfants, intarissable. C’est une véritable école. Pour un chasseur, rien n’est jamais acquis. Il y a des jours où on tire bien ou pas, où l’on a de la chance ou pas… Et ce qui fait fonctionner le tout, à la chasse comme en entreprise, c’est le collectif : à côté des chasseurs, il faut des gardes-chasses, des rabatteurs… », dit-il, en sirotant son troisième café sans sucre.

Après la maternelle à Abidjan, Erick Berville a vécu au Kenya, en Tanzanie, au Cameroun avant de rentrer à Rouen. Puis d’étoffer son parcours sur les bancs de l’ESCP Europe : mastère en marketing et management stratégique des entreprises, MBA… Plus tard, lorsqu’il sera patron de filiale chez l’assureur mutualiste Covea, l’homme, qui a fait son service militaire au ministère de la Marine, décrochera, en prime, un diplôme en intelligence économique de l’Institut des hautes études de la défense nationale. Diplômes en poche, il rejoint le groupe Crédit Immobilier de France car il veut démarrer, avec le statut de « cadre » et 10.000 francs sur sa fiche de paie. « Je voulais travailler en entreprise, se souvient-il. Mais je suis rentré dans la banque par hasard. »

Dans la finance, il fera pourtant une longue carrière : directeur d’agence puis de succursale, de région avant de devenir directeur commercial et marketing du groupe de 1994 à 1998. Et lorsque son mentor, Philippe de Sainte-Foy, part en retraite, il participe en tant que directeur marketing à la naissance de Fortis Assurances… « Il aime construire, partager. Il a une intelligence situationnelle et protéiforme : il est aussi à l’aise dans la lecture de « L’Equipe » que de « L’Argus de l’assurance » ou du « Monde diplomatique » », raconte Thierry Schwarzmann, associé chez Orsay Avocats. En 1999, Erick Berville entre chez Covea, puis ce sera April, jusqu’au changement de mode de gouvernance du groupe. « Chez April, j’ai appris à faire de la croissance externe, explique ce fan de vitesse, qui se dit un peu râleur et pilote des voitures de course. Mais j’ai toujours eu envie de créer une entreprise. » Or là, comme à la chasse, il faut choisir le moment opportun. Ce sera 2008. « Il est reparti de zéro, seul dans un bureau, avec un téléphone », poursuit Thierry Schwarzmann. « C’est un très bon négociateur. Il a une carapace, mais c’est un affectif », estime son ami l’artiste Hervé Half, dont la sculpture en bronze trône non loin de là.

Ce matin-là, Erick Berville repose sa tasse vide, en face d’une affiche du film Invictus, offerte lorsqu’il a remporté son premier appel d’offres face à un géant de la place. Aujourd’hui, FINAXY Group, dont Equistone Partners Europe est actionnaire, compte 230 salariés et dix-huit acquisitions à son tableau de chasse.

 

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